Rencontre avec Capucine Briel à la tête des Ateliers Montespan

 

Ma rencontre avec Capucine Briel, à la tête des Ateliers Montespan valide l’adage que l’on sert si souvent : « Le monde est petit ». Je suivais déjà avec plaisir son compte Instagram ne me lassant pas des réalisations d’ébénisterie et de menuisiers-agenceurs de son entreprise quand un jour, revenant de chez une amie à deux pas de chez moi, je tombe nez à nez avec l’enseigne des Ateliers. 






La belle affaire ! Je n’avais plus aucune excuse pour ne pas la rencontrer.

Capucine Briel, après une reconversion professionnelle, s'est lancée le pari de reprendre le flambeau d'une entreprise d'ébénisterie. Tout en respectant sa tradition initiale, elle lui insuffle un vent de modernité empreint de french touch et de vrai savoir-faire. Le style des Ateliers Montespan s’inscrit dans la tendance néoclassique. Forts de leurs dix employés, ils proposent des créations et des collections de meubles originales et uniques réalisées dans leurs ateliers à côté de Roanne dans la Loire.








 C’est là que j’ai rencontré Capucine pour la première fois. C’est là aussi que naissent tous les meubles, de la conception à la fabrication.





 Ici le bureau d’étude, là la découpe ou la chambre des peintures. Le bois est le maître des lieux. Ici le savoir-faire n’est pas un vain mot.

Mais je comprends vite que la force de la maison réside également hors les murs. Il faut envisager les compétences avec une vision plus globale des espaces. Les Ateliers Montespan sont ébénistes mais également agenceurs et décorateurs d’intérieur.

 Capucine Briel a à cœur avec son équipe au-delà de la production de mobilier de proposer ses conseils en décoration. Elle suggère ainsi des ambiances, conçoit des décors élégants qui lui ressemblent.

 Quoi de mieux pour comprendre l’esprit Montespan que de découvrir son propre intérieur ! Elle m’a gentiment ouvert les portes de sa maison familiale aux portes de Lyon pour une visite privée. Je ne pouvais rêver meilleur showroom.


Rencontre avec une femme passionnée, charismatique et accomplie.


 En tête à tête

La Marquise de Montespan était à la Cour du roi Louis XIV une favorite très influente, une femme de pouvoir. Vos ateliers portent-ils son nom, plus pour faire référence au classicisme du XVIIème siècle ou pour un clin d’œil à la femme décideur, chef d’entreprise que vous êtes ?

J’ai racheté la société il y a 4 ans. Je ne pouvais pas garder la marque initiale car je n’avais pas de légitimité d’ébéniste et de menuisier… J’ai validé un master de droit public des affaires et sciences politiques, j’ai été juriste, DG de collectivités locales, passionnée de service public et d’intérêt général. Il fallait que je crée une marque, ma marque. Je suis hyper « collectif » et je n’aime pas me mettre en avant. Donc on a choisi la dénomination « Atelier » qui renvoie de fait au domaine de l’artisanat. Pourquoi « Montespan » ? Tout simplement parce que je suis passionnée de néoclassique et de classicisme en général. J’adore Versailles, concrètement il fallait trouver un nom de domaine en rapport avec Versailles qui ne soit pas déjà déposé. La fin de vie de Madame de Montespan fut peu glorieuse, certes, mais cette femme a eu sept enfants et mes parents ont eu eux-mêmes sept enfants… La coïncidence était trop belle. Banco ! La nouvelle marque serait au final « Ateliers Montespan ».


Le côté femme de pouvoir et d’influence de la favorite du Roi ne me qualifie pas tant que ça même si, je dois bien l’avouer, cela me plait de développer la société dans un milieu extrêmement masculin… pas tant chez mes collaborateurs mais quand on est sur les chantiers, avec d’autres agenceurs ou menuisiers. Être une femme est un atout. Ce sont autant de qualités que mes clients apprécient apparemment dans la conception et la réalisation de leurs projets mais aussi pour toutes les idées que je peux avoir avec un regard personnel empreint de féminité.



Le style des Ateliers Montespan s’inscrit dans la tendance néoclassique. Quelles inspirations vous permettent de réinventer, moderniser, réinterpréter les classiques, pour rendre une certaine fluidité des espaces au travers de vos projets d’aménagement ?

Je pense être très intuitive. J’aime énormément les couleurs, je suis dingue de fleurs, de nature en général, La verdure, la montagne sont autant d’inspirations pour moi. J’aime également la mode mais ne suis pas pour autant les tendances. J’essaie de m’imprégner des lieux et de les respecter. Je suis dingue de néoclassique mais j’aime le contemporain, le très beau contemporain. Ce vrai contemporain n’est pas accessible alors que le néoclassique peut l’être. Le beau devient plus abordable. Je prends également beaucoup d’inspirations lors de mes voyages, une autre de mes passions.



    










Cette reconversion dans le monde de la décoration ne semble pas avoir été tout de suite une évidence eu égard à vos choix d’études et de premières étapes professionnelles… Quelle a été l’origine du déclic qui vous a poussée à faire ce tournant radical ?

Je travaillais comme une dingue. J’étais passionnée de services publics, de politique. Je travaillais avec les équipes de Gérard Colomb à Lyon. J’ai été également DG de la ville de Vienne.




 Cette vie bouillonnante est extra… quand on n’a pas d’enfant. Au quotidien, je ne voyais pas les miens. Après discussion avec mon mari, je me suis contrainte à faire des choix. J’ai eu pourtant de jolies propositions et j’ai essayé de me projeter dans l’avenir. Ce n’est pas en devenant DG de la ville de Lyon que j’allais mieux pouvoir m’occuper de mes trois enfants, bien au contraire !



 J’ai alors imaginé remonter une société à l’euro symbolique. J’ai déjà dirigé des équipes de 400 personnes, j’aime et je sais manager.

 








 J’ai relevé le défi. Aujourd'hui l'entreprise se porte bien. Donc au final, le déclic, je le dois à mon mari !



Le mobilier de la boutique Montespan se décline sur plusieurs époques et de fait, plusieurs styles : Louis XIV, Empire, Napoléon III. Quel est votre préféré ?

Ce que je préfère, c’est la période XVIIIème. La vraie période Louis XVI davantage que Louis XIV plus rococo.




 La Régence symbolise des lignes épurées, des cannelures, de la finesse et des couleurs passées. La Pompadour, les cabinets de toilettes de Marie-Antoinette ! En plus j’adore les impressionnistes. La nature pour moi est essentielle. Mes goûts sont un mélange de tout cela...





En tant qu’ébéniste et menuisier agenceur, les Ateliers Montespan proposent à ses clients des produits de marque comme Ligne Roset, Lacanche, Gubi ou Farrow and Ball afin de répondre au mieux à leurs envies. Comment choisissez-vous ces collaborations ?

Mes clients viennent avec une idée générale. En affinant, je propose et décline les modèles, les tissus, les différentes marques. 



Parfois même, ce sont les clients qui me soumettent une marque et je m’adresse alors directement aux fournisseurs. Tout cela complète et finalise le projet initial. L’essentiel est de faire plaisir aux clients. On conçoit le projet de A à Z.




Vos équipes conçoivent des décors chez des particuliers et des professionnels. Le champ des possible est large : boulangerie, dressing, cave à vin, boutique de prêt-à-porter, cuisine, etc… Quel est votre terrain de jeu favori ?

Personnellement, ce qui me plait, ce sont les locaux professionnels. J’aime écouter les gens, la manière dont ils aiment travailler. J’adore proposer des solutions moins faciles qu’une grande table centrale avec des chaises autour. Et puis sinon, ce qui me fait vibrer, ce sont les cuisines. J’en suis dingue ! Le style british ou très français pour des cuisines chaleureuses et intemporelles.

 







L’ADN des Ateliers Montespan est l’élégance à la Française assurément. Comment la définiriez-vous en cinq mots clés ?

Le sens des proportions – Le chic parisien et La Parisienne en général – L’allure – Une part de féminité (Coco Chanel, Dior et Saint-Laurent qui habillaient les femmes) – L’élégance.









En son for intérieur

J'ai demandé à Capucine d'apporter un objet de décoration qu'elle affectionne particulièrement. Elle m'a confié qu'elle n'était pas matérialiste, ni fondamentalement attachée aux objets...


A la place, elle a finalement opté pour un article qui lui procure une réelle émotion : le premier sac à main qu'elle s'est offert après avoir fantasmé pendant des années. Il s'agit du modèle "Kelly" de chez Hermès. Elle le porte finalement peu ayant peur de l'abîmer. C'est un très bel objet qu'elle a envie de voir vieillir à ses côtés. Elle aspire même à l'emmener lorsqu'elle sera très très vieille chez Ladurée pour aller manger des macarons!


En rafale

 Si je vous dis savoir-faire, vous me répondez ? 

 De l’or dans les mains à transmettre

-          Si je vous dis héritage , vous me répondez ? 

Patrimoine culturel

-          Si je vous dis élégance , vous me répondez ? Parisienne

-          Si je vous dis féminité , vous me répondez ?  Romy Schneider

-          Si je vous dis style , vous me répondez ? Montespan







 

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